Et quand il fait -3

Publié le par grouillotdebase

Il fait froid...

Il faut que je parle un peu du merveilleux campus de Jeussui, par les temps glaciaux qui courent. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de visiter cette merveille d'architecture pré-tchernobylienne (mais d'inspiration post-tchernobylienne, ne me demandez pas comment c'est possible), il s'agit en gros d'une grande dalle pavée de marbre semée régulièrement de tours en béton entre lesquelles sont suspendues des barres de 5 étages. Au milieu de la dalle, il n'y a presque rien. Un grand parvis désert planté d'une tour centrale de 24 étages, et c'est tout.
Autour, il y a un fossé, comme dans les châteaux forts, avec une grande entrée et une petite. Il y a aussi une herse qui barre l'entrée principale mais, à la différence des châteaux forts, elle monte pour bloquer l'accès.

Quand il fait chaud, c'est intenable car il n'y a pas d'ombre, ni aucune trace de verdure accueillante où l'on pourrait se poser pour discuter ou croquer un sandwich. Bien sûr, entre quelques tours, on trouve de vagues carrés de mauvaises herbes semés de scupltures censées représenter la Science, en réalité des tas de ferraille ressemblant à ces horribles "oeuvres" achetées bon marché à des artistes ratés pour décorer les ronds-points. En plus, ces merveilles sont protégées par une barrière, donc les carrés de pissenlits sont inacessibles.

Quand il pleut, le dallage de marbre devient très glissant et on y marche à pas lents afin de rejoindre sa tour sans récolter la double fracture tibia-péroné qui échoit aux malheureux un peu pressés. C'est encore mieux quand il neige, cela va sans dire.

Quand il fait froid, c'est absolument épouvantable. En effet, même s'il n'y a pas un pouce de vent dans tout Paris, la grande dalle (appelée Parvis) est sans cesse parcourue de violents courants d'air, à cause de la présence de la tour centrale qui fait office d'oeil du cyclone, et déclenche des vents tourbillonnants. Du coup, quand il fait -3 sur Paris, il fait -10 à Jeussui, et le pauvre chercheur désireux de se rendre à son labo se prend tout à coup pour Nicolas Vannier, la Sibérie en moins.

Et en plus, on n'a pas le droit de toucher à tout ça, à cause des descendants de l'architecte, dont personnellement, j'aurais bien vu la tête plantée au bout d'une pique à l'entrée de son oeuvre, histoire de faire un exemple.

Publié dans Enseigneuse-cherchante

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